Voici un tutoriel que j’avais fait pour le site Hell Dorado montrant les étapes de mise en couleur d’une des dernières réferences sortie par Cipher Studios pour le jeu infernal: un Guerrier Efrit pour les Sarrasins.
Etant donnée la nature du sujet, l’objet de ce pas-à-pas sera évidemment de détailler la manière de peindre des flammes.
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Pour faire tout d’abord un peu de théorie, les flammes ne se peignent pas de la même façon qu’un volume normal en ce que la partie intérieure d’une flamme est sa zone la plus chaude, donc la plus lumineuse, autrement dit: la plus claire. A l’inverse, la peinture devra être assombrie à mesure que l’on peint l’extérieur de la flamme. Ce principe prend donc à revers l’habitude qu’a tout peintre d’appliquer des lavis sur une figurine pour en ombrer les zones situées dans les creux. Voyons comment faire…
Tout d’abord, je fais une bonne vieille soucouche à la bombe de peinture blanche sur la figurine que j’ai juste collée sur le socle en bon fainéant. Mine de rien, la soucouche est toujours une étape plus importante qu’il n’y paraît car on peut avoir tendance à mettre trop de peinture sur la figurine dès cette étape. Il ne faut justement pas que la pièce soit vraiment toute blanche. Cela aura de forte chance d’être la conséquence d’une soucouche trop épaisse, sur laquelle la peinture va davantage glisser qu’accrocher.
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Préparer la base de la peinture des flammes:
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1: Il s’agit là d’une étape que je ne ferais pas en temps normal, mais qui est pour ce tuto assez illustrative de l’effet global qu’on va rechercher pour 1) rendre la hiérarchie des flammes et 2) donner une idée de comment se passe la peinture dans le frais lors de l’étape suivante.
Pour ce tuto, je suis parti sur des couleurs Games Workshop qui parleront à tout le monde : du Flash Gitz Yellow (l’ex Sunburst Yellow), du Moot Green (ex Scorpion Green), et du Dark Angel Green qu’on ne présente plus.
2: Les trois couleurs que vous voyez sur la photo précédente sont en réalité mélangées entres elles très peu de temps après leur application sur la figurine. On travaille ici avec une peinture pas trop diluée pour qu’elle reste bien couvrante (bien moins diluée qu’un lavis donc), mais avec tout de même un peu d’eau pour avoir un petit temps de réaction afin de mélanger les teintes directement sur la pièce (c’est de la mesure à la louche, mais disons une dose d’eau pour une dose de peinture). Le résultat de la peinture dans le frais n’est pas idéal dès les premières couches et il ne faut hésister à repasser sur ce qu’on a fait. Le principal est de ne pas trop se prendre la tête et de s’amuser à mélanger les peintures directement sur notre bonhomme.
On obtient dès cette étape un bon fil d’ariane pour mener à l’objectif visé: que l’intensité des flammes soit plus importante au niveau du torse, zone que je voulais désigner ici comme l’origne de la source d’énergie.
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3: Avant d’entamer réellement le travail sur les flammes, je peins tout de suite les zones représentant le corps matériel en lui donnant un aspect rocailleux. C’est plus pratique de le faire maintenant alors que les flammes ne sont pas encore peaufinées car on peut ainsi rectifier le tir plus facilement si on déborde une peu. En plus, ça permet aussi de mieux se représenter l’effet lumineux souhaité.
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La peinture des flammes dans le détail:
On s’attaque maintenant au vif du sujet avec le travail de la hiérarchie des flammes. On va tour à tour assombrir les extérieurs des flammes et éclaircir les intérieurs, jusqu’à ce que le rendu soit satisfaisant.
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4: Il est important ici de noter qu’une même couleur pourra être appliquée aussi bien sur les zones intérieures qu’extérieures des flammes, en fonction qu’on applique la couleur sur les parties hautes ou basses de la figurine. Par exemple, le Moot Green dans le cliché ci-dessous, sera appliqué sur l’extérieur des « flammes du haut » (bras, tête…car ces flammes sont plus proches de la source), mais dans l’intérieur des « flammes du bas ».
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5: On commence à poser du Dark Angel Green (D.A.G), sur les parties extérieures de certaines flammes.
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5.1: On renforce l’application du D.A.G jusqu’à que ce qu’on puisse bien voir les démarcations entre les couleurs. (Ce n’est pas très important pour le tuto mais je déborde volontairement sur le corps pour déjà assombrir quelques zones de « peau » en vert. Il y a des chances que ça disparaisse avec l’application future de noir aux mêmes endroits, mais ça permet de voir un peu où on va en termes de rendu).
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6: On repart maintenant sur l’intérieur des flammes avec une couleur plus claire.
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7: Je termine de noircir l’extrêmité des flammes avec du noir pur. Je passe aussi joyeusement du noir sur le corps pour bien faire ressortir l’effet lumineux. Dans ce tuto, on ne passera quasiment pas de temps sur la peau, donc je fais le minimum vital de ce côté là.
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8: Je reprends une dernière fois l’intérieur des flammes en ajoutant une couleur plus claire (ici de l’Ivoire Vallejo) à mon éclaircissement précédent (dont le mélange est resté dans la palette humide, donc pas de souci). J’utilise aussi de l’Ivoire pour éclaircir la base de la couleur utilisée pour le corps (Storvermin fur) et mets quelques touches plus claires sur le haut des parties « rocailleuses ».
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La peinture de la pièce est maintenant terminée. Reste le socle…mince, je n’ai rien prévu et j’avais collé la pièce un peu trop vite sur le socle nu sans le texturer un minimum. Qu’à cela ne tienne, je fais rapidement des espèces de volutes d’énergie en trompe l’oeil et ça fera suffisamment bien illusion pour la table de jeu!
Et voici ci-dessous la version achevée. Le tout m’a pris environ 4 heures (temps pour les photos inclus), ce n’est ni vraiment court (car il n’y a tout de même pas beaucoup de couleur à poser), ni vraiment long (étant donné qu’il n’y a pas de lavis possible pour bien respecter la hiérarchie de l’intensité lumineuse), mais représente sans doute un compromis honnête pour peindre autant flammes au pinceau:
Et quelques vues supplémentaires: